Marche à travers un marais de la Guyane

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Planche XXXII, Marche à travers un Marais de la Guiane, gravé, d'après les dessins de l'auteur, par Tardieu Lainé, Rue de Sorbonne n 385.


Source : Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane, contenant La relation de cinq Années de Courses et d'Observations faites dans cette Contrée intéressante et peu connue ; Avec les détails sur les Indiens de la Guiane et les Nègres ; par le capitaine J. G. Stedman ; collection de 44 planches, A Paris chez F. Bruisson, Imprimeur –libraire, rue Hautefeuille, N 20 an VII de la République. Arch.Dep. Guyane : cote : 4 res 30

    Comme en Guyane française, au Surinam, des milices de chasseurs noirs ou mulâtres, accompagnent ces corps expéditionnaires à la poursuite des marrons. Le dessin représente les troupes coloniales accompagnées des Black Chasseurs ou Redimussu au Surianam, dans un milieu très difficile. La guérilla organisée par les Boni et les maladies (paludisme, dysenterie), dues à la vie dans les zones marécageuses et forestières, font des ravages dans l'armée de Fourgeoud.

    Le Surinam est une colonie hollandaise de plantations sucrières, exigeant une main d'œuvre abondante (environ 75 000 esclaves en 1775). La privation de liberté, les mauvais traitements génèrent un fort marronnage souvent peu de temps après l'arrivée des Africains. Les expéditions militaires ne peuvent venir à bout de ces rebelles qui multiplient les incursions contre les habitations. En mai 1761, le gouvernement du Surinam reconnait l'indépendance des Djuka et les autorise à s'installer sur le fleuve Maroni, frontière avec la Guyane française. En 1762, un accord identique est signé avec les Saramaka. En 1772, de nouvelles bandes de marrons se réunissent autour d'Aluku et de Boni Bokilifu, et détruisent les habitations de la rivière Cottica. Le gouverneur du Surinam fait appel à la métropole qui lève contre eux une armée de 1 200 soldats blancs dirigés par le colonel Fourgeoud.

    Jean-Gabriel Stedman, jeune officier de 24 ans, servant dans la brigade écossaise, auservice de la Hollande, sollicite son admission dans ce corps expéditionnaire. De 1772 à 1777, il participe, au Surinam, à la guerre livrée contre les marrons et en fait un récit illustré de gravures. Il y décrit la société coloniale de la fin du XVIIIe siècle à laquelle il adhère mais met en évidence, les relations entre les maîtres et les esclaves, l'inhumanité des planteurs, la violence du sort des esclaves noirs.

 

Jacqueline Zonzon

 

 

 

Un marron armé d'un fusil, Surinam, années 1770

 

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Planche XXX, Nègre rebelle en faction, gravé, d'après les dessins de l'auteur, par Tardieu Lainé, rue des Noyers n° 3.


Source : Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane, contenant La relation de cinq Années de Courses et d'Observations faites dans cette Contrée intéressante et peu connue ; Avec les détails sur les Indiens de la Guiane et les Nègres ; par le capitaine J. G. Stedman ; collection de 44 planches, A Paris chez F. Bruisson, Imprimeur –libraire, rue Hautefeuille, N 20 an VII de la République. Arch.Dep. Guyane : cote : 4 res 30

 

    On peut distinguer : au premier plan la tenue du marron (kalimbe), son arme, sa hache et sa gourde, essentiels pour survivre, la présence du crâne qui souligne la violence et la dangerosité du marronnage et à l'arrière plan, les milices des poursuivants. Cette gravure étant une des rares illustrations du marron, est devenue une figure emblématique de la résistance à l'esclavage.

    Le Surinam est une colonie hollandaise de plantations sucrières, exigeant une main d'œuvre abondante (environ 75 000 esclaves en 1775). La privation de liberté, les mauvais traitements génèrent un fort marronnage souvent peu de temps après l'arrivée des Africains. Les expéditions militaires ne peuvent venir à bout de ces rebelles qui multiplient les incursions contre les habitations. En mai 1761, le gouvernement du Surinam reconnait l'indépendance des Djuka et les autorise à s'installer sur le fleuve Maroni, frontière avec la Guyane française. En 1762, un accord identique est signé avec les Saramaka. En 1772, de nouvelles bandes de marrons se réunissent autour d'Aluku et de Boni Bokilifu, et détruisent les habitations de la rivière Cottica. Le gouverneur du Surinam fait appel à la métropole qui lève contre eux une armée de 1 200 soldats blancs dirigés par le colonel Fourgeoud.

Jean-Gabriel Stedman, jeune officier de 24 ans, servant dans la brigade écossaise, auservice de la Hollande, sollicite son admission dans ce corps expéditionnaire. De 1772 à 1777, il participe, au Surinam, à la guerre livrée contre les marrons et en fait un récit illustré de gravures. Il y décrit la société coloniale de la fin du XVIIIe siècle à laquelle il adhère mais met en évidence, les relations entre les maîtres et les esclaves, l'inhumanité des planteurs, la violence du sort des esclaves noirs.

Jacqueline Zonzon

 

 

 

Déclarations de marronnage dans la Feuille de la Guyane du 23 mars 1843

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Source : Feuille de la Guyane du 23 mars 1843


Transcription :


DECLARATION DE MARRONNAGE

GUILLAUME, nègre de culture, âge d'environ 34 ans, à Mme veuve MOUTIER, parti marron de son habitation le Diamant le 20 de ce mois.
MARRONNES RENTREES.

FRANÇOISE, négresse domestique, âgée de 22 ans, de nation Bagou, à M. Jean OVIDE, parti marronne de Cayenne le 3 de ce mois, rentrée d'elle-même le 18.

EUDOXIE, négresse domestique, âgée de 14 ans, à Mme veuve LOPINION, partie marronne de Cayenne le 3 de ce mois, rentrée d'elle-même le 22.


MARRONS ARRETES.

CHERUBIN, nègre caboteur, âgé de 24 ans, aux héritiers DENANS, parti marron de Cayenne le 23 février dernier, arrêté le 17 de ce mois.

EUGENE, nègre de ville, âgé de 15 ans, à M. BERVILLE aîné, parti marron le 7 de e mois, arrêté le 17.

VAGAO, nègre de ville, âgé de 15 ans, à M. Aubin RAOUL, parti marron le 15 de ce mois, arrêté, le 17, à Cayenne.

POLONI, nègre de culture, âgé de 14 ans, à M. Lucien DUCHENE, parti marron, le 5 de ce mois, de son habitation, à Kourou, arrêté, le 19, à Cayenne.

Une « bande » de marrons dans la forêt guyanaise au XVIIIe siècle


Un Jésuite et les marrons de la Montagne Plomb

 

    Elzéar Fauque, entre chez les Jésuites de Carpentras ou d'Avignon en noviciat et est ordonné prêtre en 1714. Il part en Guyane où il s'installe sur l'Oyapock pour évangéliser les Palikour, fonde la mission de l'Approuague, puis devient curé de Cayenne. Jusqu'en 1763, les Jésuites jouent un rôle fondamental dans la société coloniale en Guyane : ils créent des missions regroupant les Amérindiens, dans le but de les évangéliser, missions financées essentiellement par les profits obtenus de leurs grandes habitations esclavagistes.

    Fauque est l'auteur de sept lettres imprimées dans les « Lettres édifiantes et curieuses », y décrivant sa mission pastorale mais aussi quelques aspects de la société coloniale.

    Le Pére Fauque considère que ce sont les mauvais traitements qui poussent les esclaves à fuir. Pour éviter des poursuites très onéreuses, rarement fructueuses ou qui se concluent par la mort de l'esclave, affaiblissant ainsi en main d'œuvre les habitations, le Père Fauque se propose comme intermédiaire entre les autorités et les marrons de la Montagne Plomb. Il promet à ces derniers amnistie et vente à un autre maître, et finit par convaincre quelques marrons de réintégrer le monde des habitations. Mais ses promesses, en particulier celle d'être revendu à un nouveau maître, n'étant pas tenues, ceux -ci marronnent à nouveau !

« Cependant les Nègres, accoutumés pour la plupart à jouir de leur liberté dans leur Patrie, se font difficilement au joug de l'esclavage, quelquefois même on le leur rend tout-à fait insupportable, car il se trouve-des maîtres (je le dis en rougissant) qui n'ont pas pour eux non-seulement les égards que la Religion prescrit, mais les attentions que la seule humanité exige. Aussi arrive-t-il que plusieurs s'enfuient, ce que nous appelons ici aller marron ; et la chose leur est d'autant plus aisée à Cayenne, que le Pays est, pour ainsi dire, sans bornes, extrêmement montagneux, et boisé de toutes parts. Ces sortes de désertions (ou marronnages) ne peuvent, manquer d'entraîner, après soi, une infinité de désordres. Pour y obvier, nos Rois, dans un code exprès, qu'ils ont fait pour les Esclaves, ont déterminé une peine particulière pour ceux qui tombent dans cette faute. La première fois qu'un esclave s'enfuit, si son maître a eu la précaution de le dénoncer au Greffe, et qu'on le prenne un mois après le jour de la dénonciation, il a les oreilles coupées, et on lui applique la fleur-de-lis sur le dos. S'il récidive, et qu'après avoir élé déclaré en Justice, il reste un mois absent, il a le jarret coupé ; et à la troisième rechute il est pendu. On ne saurait douter que la sévérité de ces lois n'en retienne le plus grand nombre dans le devoir ; mais il s'en trouve toujours quelques uns des plus téméraires, qui ne font pas difficulté de risquer leur vie pour vivre à leur liberté. Tant que le nombre des fugitifs ou marrons n'est pas considérable, on ne s'en inquiète guère ; mais le mal est quand ils tiennent à s'attrouper, parce qu'il en peut résulter les suites les plus fâcheuses. C'est ce que nos; Voisins les Hollandais de Surinam ont souvent expérimenté [...].

Pour garantir Cayenne d'un semblable malheur, M. d'Orvilliers, Gouverneur de la Guyane Française, et M. le Moine, notre Commissaire-ordonnateur, n'eurent pas plutôt appris qu'il y avait près de 70 de ces malheureux rassemblés à environ 10 à 12 lieues d'ici, qu'ils envoyèrent après eux un gros détachement composé de troupes réglées et de milice. [...] Mais toutes les précautions et toutes les mesures que put prendre celte troupe, ne rendirent point son expédition fort utile. Il n'y eut que trois ou quatre marrons d'arrêtés, dont un fut tué, parce qu'après avoir été pris, il voulait encore s'enfuir. Au retour de ce détachement, M. le Gouverneur, à qui les prisonniers avaient fait le détail du nombre des fugitifs, de leurs différents établissemens, et de tous les mouvemens qu'ils se donnaient, pour augmenter leur nombre, se disposait à envoyer un second détachement, lorsque nous crûmes qu'il était de notre ministère de lui offrir d'aller nous mêmes travailler à ramener dans le bercail ces brebis égarées. [...] Plusieurs motifs nous portaient à entreprendre cette bonne œuvre. Nous sauvions d'abord la vie du corps et de l'âme à tous ceux qui auraient pu être tués dans les bois ; car il n'y a guère d'espérance pour le salut d'un Nègre qui meurt dans son marronnage. Nous évitions encore à la Colonie une dépense considérable, et aux troupes une très grande fatigue. Outre cela, si nous avions le bonheur de réussir, nous fesions rentrer dans les ateliers des habitans, un bon nombre d'esclaves dont l'absence fesait languir les travaux. »

Jacqueline Zonzon


Source : Lettre du Père Fauque, de la Compagnie de Jésus, au Père Allart, de la même Compagnie. A Cayenne, le 10 Mai 1751. Lettres édifiantes et curieuses, écrites par des missionnaires de la Compagnie de Jésus, Mémoires d'Amérique.

 

Une « bande » de marrons dans la forêt guyanaise au XVIIIe siècle

 


On travaillera à partir de :

  • Une « bande » de marrons dans la forêt guyanaise au XVIIIe siècle

  • Un Jésuite et les marrons de la Montagne Plomb

Identifier ces documents

Nature, date

Rechercher dans ces documents :

  • Les raisons du marronnage.

  • Le développement des communautés de marrons.

  • Leur organisation.

  • La vie quotidienne des marrons.

  • Les difficultés auxquelles ils sont confrontés.

Identifier et décrire :

Les deux formes de marronnage : le petit marronnage et le grand marronnage. Les catégories dans lesquelles les colons regroupent les esclaves.Le marronnage, une menace pour le système esclavagiste.

Jacqueline Zonzon

 


4ème, 2nde lycée général et professionnel Histoire