Condition des esclaves au Brésil et aux Antilles françaises, fin XVIIe s.




La main d'œuvre servile au Brésil

    • A quelle puissance européenne appartient alors le Brésil ?

    • A quelles tâches sont employés les esclaves dans cette colonie ?

 

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Face à l'esclavage, quelles formes de résistances ?

    • Rechercher les formes de résistances à l'esclavage auxquelles ont recours les esclaves


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Et dans les colonies françaises ?

    • Comment s'appelle le texte juridique qui organise la vie des esclaves dans les colonies françaises ? Quelle en est la date ?

    • Quel article concerne les peines infligées en cas de marronnage dans une colonie française d'Amérique ? Ces peines sont-elles celles reproduites sur le document iconographique ?

    • L'attitude des colons à l'égard des esclaves en fuite est-elle similaire dans la colonie portugaise et dans la colonie française ?

    • Pourquoi cependant nombre de maîtres limitent les mauvais traitements à l'égard des esclaves ?

Marie POLDERMAN


4e , 2nde lycée professionnel   Histoire

 

 

 Condition des esclaves au Brésil et aux Antilles françaises, fin XVIIe s.



    Le 3 juin 1695, une flotte de six navires quitte le port de La Rochelle pour un voyage de près de 23 mois. L'escadre se dirige d'abord vers le golfe de Gambie avec un double objectif : montrer la puissance française face aux Anglais et initier un commerce de traite négrière depuis le littoral africain jusqu'aux colonies françaises d'Amérique : Guyane, Antilles.

    La flotte quitte l'Afrique en octobre, atteint Rio de Janeiro le 4 décembre 1695, longe l'Amérique latine vers le sud jusqu'au détroit de Magellan (première moitié de l'année 1796) avant de revenir vers Rio où elle fait escale et vend quelques esclaves en juillet de la même année. Début août, elle poursuite vers le nord en direction de la Guyane française, limitrophe de la colonie portugaise.

    La traite portugaise se développe dans la seconde moitié du XVIe s. Elle est largement antérieure à la traite française : cette dernière initiée dans la seconde moitié du XVIIe s., soit un siècle plus tard, se situe alors dans un rapport de 1 à 10 tant en nombre d'expéditions négrières, que par celui des esclaves « embarqués ».

           Traite portugaise/brésilienne et traite française, 1514-1697
           Nombre d'expéditions négrières

Portugal/Brésil France Total
1514-1525 3  3
1526-1550 8  8
1551-1575 11  1  12
1576-1600 152  152
1601-1625 317  317
1626-1650 209  6  215
1651-1675 53  20  73
1676-1697 204  69  273
TOTAL 957  96  1.053



                                                 Nombre d'esclaves embarqués

Portugal/Brésil France Total
1514-1525 937 937
1526-1550 1.879  1.879
1551-1575 2.185  59 2.244
1576-1600 37.847  37.847
1601-1625 81.120  81.120
1626-1650 50.140  1.645  51.785
1651-1675 17.088  6.414  23.502
1676-1697 49.747  20.863 70.610
TOTAL 240.943  28.981  269.924

Marie POLDERMAN

 

Condition des esclaves au Brésil et aux Antilles françaises, fin XVIIe s.

Document 1

    « Leurs habitants [du Brésil] ont grand nombre d'esclaves noirs, outre plusieurs familles entières d'Indiens qu'ils entretiennent dans leurs sucreries et à qui ils ne veulent pas offrir la liberté comme étant naturels du pays. Leurs esclaves font pour la plupart toutes les affaires de la maison... ».


Source : Froger, Relation du voyage fait en 1695, 1696 et 1697 aux côtes d'Afrique, détroit de Magellan, Brésil, Cayenne et isles des Antilles, Edition de Nicolas Le Gras, Paris, 1699, p. 70


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Document 2

    « C'était des Nègres qui venaient nous prier de les prendre ou qu'ils s'abandonneraient au gré de la mer, plutôt que de retourner sous la tyrannie de leurs maîtres. Nous les renvoyâmes pour ne pas donner sujet aux Portugais de nous accuser d'avoir enlevé leurs esclaves. En vérité, le sort de ces malheureux est à plaindre ; ils naissent esclaves et à peine ont-ils force de remuer les bras, qu'on les fait travailler à la terre comme des bœufs ; ils sont mal nourris et pour la moindre faute on les assomme de coups de bâton ; ils voient vendre leurs enfants et quelquefois même leurs femmes ; [...] ils abandonnent leurs maîtres pour aller mourir dans les bois parmi les indiens, dont ils trouvent les manières plus humaines. »


Source :Froger, Relation du voyage fait en 1695, 1696 et 1697 aux côtes d'Afrique, détroit de Magellan, Brésil, Cayenne et isles des Antilles, Edition de Nicolas Le Gras, Paris, 1699, p. 148


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Document 3

Voir l'iconographie Châtiments d'esclaves

Document 4

    Article 38- L'esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois à compter du jour que son maître l'aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d'une fleur de lis sur une épaule ; et s'il récidive une autre fois à compter pareillement du jour de la dénonciation, aura le jarret coupé et il sera marqué d'une fleur de lis sur l'autre épaule ; et la troisième fois il sera puni de mort.

    Article 42- Pourront seulement les maîtres, lorsqu'ils croiront que leurs esclaves l'auront mérité, les faire enchaîner et les faire battre de verges ou de cordes ; leur défendons de leur donner la torture, ni de leur faire aucune mutilation de membre, à peine de confiscation des esclaves et d'être procédé contre les maîtres extraordinairement.
 


Source : Le Code Noir, Recueil d'édits, déclarations et arrêts concernant les esclaves nègres [des colonies françaises de l'Amérique, 1685]

 

 

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Source : Froger, Relation du voyage fait en 1695, 1696 et 1697 aux côtes d'Afrique, détroit de Magellan, Brésil, Cayenne et isles des Antilles,Edition de Nicolas Le Gras, Paris, 1699, p. 150